A l’est d’Aktau se trouve la dépression endoréïque de Karakia : les rivières qui s’y jettent n’en ressortent pas. L’eau s’évapore et la cuvette est occupée par un lac salé. C’est un cas de figure très commun dans les régions arides. La mer d’Aral en est l’exemple le plus connu. La dépression de Karakia a été creusée au cours du temps par les vents violents qui balayent la région et se trouve à 132 m sous le niveau de la mer ce qui en fait un des points les plus bas au monde. En parlant de vents violents… on en fait l’expérience ! Depuis qu’on est là, impossible de dormir sous la tente tant on est secoués !

Une bonne piste permet de visiter la dépression de Karakia qui est classée en réserve naturelle. Malheureusement comme un peu partout, on y trouve des poubelles. Le vent emporte les sacs plastiques sur des kilomètres. Les gens abandonnent leurs bouteilles (vodka souvent) et même des frigos déglingués dans les endroits les plus improbables… Au pied des falaises de belles sources permettent l’élevage de bétail. Mais autour on trouve plusieurs vaches et chameaux morts. L’eau n’est peut-être pas aussi saine que ça ?!

La tectonique a fait apparaître des couches géologiques blanches comme la neige et particulièrement photogéniques.

Mais ce n’est rien comparativement aux paysages extraordinaires qui nous attendent plus à l’est, sur les sites de Boszhira et de Gora Bokty dans le plateau d’Ustirt. Depuis les falaises de Boszhira (qui signifie les crocs, les dents de la mer quoi!), on peut observer des éperons de roches blanches, vestiges des sédiments marins déposés il y a 100 millions d’années dans l’océan Thétys. A Gora Bokty, les couches horizontales multicolores forment des millefeuilles géants.

On y arrive très facilement par des bonnes pistes qui partent d’une route fraichement goudronnée au milieu du désert : c’est la route d’accès à la mosquée souterraine de Beket Ata, un des lieux les plus fréquentés par les pèlerins musulmans de la région. Beket Myrzagululy était un illustre soufi qui mourut ici en 1813. Après des études à la médrassa de Khiva, il enseigna à de nombreux enfants, guérit des malades, secouru des mendiants et accomplit des actes héroïques au combat. La mosquée, comme beaucoup d’autres dans cette région désertique, est construite à proximité d’une source. Ici l’eau est censée avoir des pouvoir de guérison. Elle est pétillante et salée comme de la Sainte Yorre. L’accès à la mosquée se fait depuis le haut de la falaise par un sentier escarpé qu’empruntent pourtant de nombreuses personnes âgées (certains mettent 1 journée pour remonter à la voiture).

Bon, visiblement nous sommes des mécréants qui n’avons pas dû assez prier car à partir de là les ennuis vont commencer… à suivre donc !