En allant chercher un bivouac aux alentours de Bishkek, on est tombé sur une des colonies allemandes du Kirghizstan – ou plutôt, ce qui était du temps de l’URSS une colonie allemande.

Non, cela n’a rien à voir avec la 2e guerre mondiale. L’histoire des allemands du Kirghizstan date de la fin du 19e siècle, quand des colons venus d’Allemagne sont arrivés en Asie centrale et ont commencé à s’établir dans la région de Talas, dans ce qui était à l’époque un territoire récemment conquis par l’Empire Russe. Puis dans les années 1920, ils se sont établis dans la vallée de la Chuy, lorsque Bishkek n’était qu’une petite ville appelée Frounzé.

Ils donnèrent des noms très révélateurs à leurs villages, que l’on retrouve encore actuellement: Bergtal (actuellement Rotfront), Luxemburg, …

Lorsqu’on est monté sur un jailoo (alpage) pour trouver un endroit de bivouac, on a été étonnés de rencontrer des petites maisons proprettes et de style européen. Ce n’est qu’après avoir rencontré un des propriétaires que le mystère s’est éclairci: il a racheté sa maison à des Allemands qui sont « rentrés » en Allemagne.

En effet, au moment de l’indépendance du Kirghizstan 1991, l’Allemagne à décidé d’accorder la nationalité allemande à ces personnes qui étaient germanophones mais pourtant soviétiques depuis plusieurs générations. Vu l’état de décrépitude avancé du pays et la promesse de l’affluence allemande face à la pauvreté de leur pays, l’immense majorité à décidé d’émigrer.

Il ne reste actuellement plus de communauté compacte de germanophones au Kirghizstan, juste quelques familles isolées. Sur les 100’000 Kirghiz d’origine allemande présents en 1991, 90% on émigré en Allemagne.