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Ca sent le gaz

Depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, on parle beaucoup de notre dépendance au gaz russe. L' »indépendance énergétique » est un sujet d’actualité (surtout pour les Allemands). Pour d’autres, par contre, aucune crainte de pénurie.

L’Ouzbékistan ne dépend pas de la Russie, il a d’importantes ressources de gaz, il en exporte d’ailleurs en Chine. Toutes les maisons sont reliées au gaz de ville, en général par des tuyaux apparents qui ne laissent pas toujours beaucoup de place pour passer avec une voiture comme la nôtre.

Ca passe juste dans les petite ruelles du quartier juif de Boukhara.

Ils n’ont par contre pas de pétrole, mais ce n’est pas un problème, car l’immense majorité des voitures et camions ouzbeks roulent au gaz. Les vieilles Lada et les camion GAZ soviétiques ont été converties au gaz en ajoutant des réservoirs dans le coffre, et les nouvelles voitures (Chevrolet en majorité) construites sur place sont prévues pour fonctionner au gaz. Il y a des stations de remplissage un peu partout sur le territoire.

L’avantage des camions soviétiques qui sont équipés de moteurs essence: ils sont facilement convertibles pour rouler au gaz.

Mais du coup, revers de la médaille, l’approvisionnement en essence et diesel est plus problématique, surtout dans la moitié ouest du pays, désertique et peu peuplée. La traversée du Kazakhstan en Ouzbékistan est célèbre justement parce qu’il y a une étape de 1000 km sans assurance de trouver de l’essence. Pour une voiture ou un 4×4, quand on est prévenu c’est jouable, mais pour les motards il faut aller dénicher de l’essence au black pour repas tomber en rade au milieu du désert.

Nous qui roulons au diesel, on peut emporter 250 litres sur deux réservoirs donc on est tranquille si on anticipe un peu. En 2016, on avait un peu galéré pour trouver une station semi-officielle qui nous a vendu un peu de diesel. Pour notre 2e passage, par contre, on a la bonne surprise de voir que l’approvisionnement en diesel n’est plus un problème, on trouve des stations-service officielles à Noukous (dernière grande ville avant la frontière) qui vendent du diesel, et on peut même payer avec une carte de crédit !

Pompe de style soviétique, mais le diesel est propre.

Par contre – mais les deux sont peut-être liés – les prix sont beaucoup plus élevés: environ 85 centimes le litre. Il y a 6 ans, avec le change au black, on a du payer la moitié. Vivement le Kazakhstan et son gasoil à 0,55€ ! Et en Suisse, on en est toujours à 2€20 ?

Les Ouzbeks s’en fichent, avec leur voiture au gaz. Pour info, le prix du m3 de gaz ici est d’environ 7 centimes, alors qu’en France c’est autour de 1€.

En fait, le gouvernement avait décidé une hausse des tarifs de l’énergie, mais vu les émeutes qu’une pareille mesure avait provoquées au Kazakhstan voisin, ils ont prudemment fait marche arrière.

Ce grosses conduites isolées. par contre, ce n’est pas du gaz, mais du chauffage à distance, un autre héritage de l’URSS.