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Ulan-Bator

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L’arrivée à Oulan-bator est un peu un choc, après presque deux mois dans la nature et à l’écart de la modernité. Au fur et mesure que l’on se rapproche de la capitale, le trafic s’intensifie et la route pourrie passe à 2×2 voies. Bientôt on entre dans la banlieue industrielle, on passe des fabriques de béton et des vendeurs de tracto-pelles, et surtout des stations-service toute neuves à la douzaine. Puis, soudainement, la circulation s’arrête, bloquée par un embouteillage monstre à cause d’une intersection en travaux. C’est la jungle, les voitures dépassent par la gauche, par la droite, sur le bas-côté et, bien sûr, personne pour régler la circulation. On croise quelques fourgons tout neufs marqués « traffic police » mais semble-t-il inutilisés.
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Une voiture passe par le bas-côté pour doubler tout le monde par la droite. Elle essaie de nous passer devant, mais Cécile, en bonne Marseillaise, ne se laisse pas faire et colle la voiture précédente. Le gars s’en fout et avance encore. Finalement, il est coincé à 5mm de notre pare-choc avant, s’il avance il ruine son aile. Et bien que fait le Mongol ? il avance et ruine sa carrosserie sur notre pare-choc. Mais il n’a pas reculé, l’honneur est sauf ! On comprend mieux comment Genghis Khan à conquis les trois quarts de l’Asie.
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Notre première objectif est de trouver le service de l’immigration afin de faire prolonger notre visa. On a déjà fait un aller-retour en Russie depuis Olgii pour obtenir de nouveau 30 jours gratuits, mais cette fois-ci on décide de payer pour une prolongation (1,5 € par jour supplémentaire). Ca nous laisse le temps de visiter le Gobi et revenir tranquillement vers l’ouest avant les premiers frimas. Le bureau est étonnamment bien organisé, on prend un numéro, on remplit un formulaire, on va payer à la banque et 1h après on a notre extension.
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Deuxième tâche, acheter un visa kazakhs pour Laurent, vu que les Français ont droit à 15 jours sans visa. L’ambassade est fermée pour la pause déjeuner alors on patiente dans un café genre Starbucks et on fait un tour chez Ikea acheter une éponge (enfin, un tout petit Ikea, 30m2, ça repose!). Ca nous fait bizarre de se retrouver dans un environnement à l’occidentale. De retour à l’ambassade, la préposée me sort un document officiel qui décrète que depuis ce printemps les Suisses sont également inclus dans la liste des pays qui n’ont pas besoin de visa. J’aurais pu vérifier avant de partir, mais c’est une bonne nouvelle de toute façon.
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Ensuite on contourne la ville pour aller voir à l’Oasis Guesthouse, le ghettos des overlanders à Oulan-Bator. En arrivant, mauvaise surprise : le jardin est tout petit et déjà encombré de plusieurs véhicules, dont deux camions équipés camping-car : un vieux camion tout pourri avec une famille de 5 Hollandais baba-cool et deux chiens et un tout moderne et hyper-équipé d’un couple de Suisses à la retraite. Il y a en plus deux land-rovers qui bougent pas, un van allemand pourri, etc.. et un land-rover tout neuf (et qui n’aime pas le diesel local) d’un couple de Français.
On va quand même se poser là où les Hollandais avaient monté leur étendage à lessive. A part ça, l’endroit est propre et plutôt bien organisé, quoique un peu cher – env. 7.5€ la nuit. On peut faire de la lessive et les douches sont chaudes et propres !
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A part ça il y a aussi quelques motards – dont un Français qui s’est ruiné la jambe en tombant et qui essaie de se remettre avant de repartir vers Vladivostok en éclusant le stock de bières de la maison. Mais les motards ne se mêlent pas trop aux 4×4, c’est des espèces différentes – un peu comme les yaks ne se mêlent pas aux chameaux dans les troupeaux mongols. On voit aussi débarquer le couple en side-car Ural qu’on avait croisé à Tsetserleg ; ils ont l’air crevés, ils ont du en chier avec leur monstre sur les routes dégueulasses de Mongolie.. pas vraiment adapté. Ils se mêlent bien sûr aux motards, mais il faut bien dire que c’est quand même une race à part : quand la boîte a une marche arrière et s’il faut un cric pour changer une roue, c’est pas tout-à-fait la même philosophie que la moto.
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On ne compte pas trop s’attarder ici. Le plus important étant de faire un peu de maintenance sur la voiture : un coup de soudure sur la galerie (c’est devenu la routine), changer des durits d’essence qui fuient mais surtout, vérifier le pont avant qui est un peu bruyant en 4×4. On commence par chercher un car cash pour éliminer les tonnes de boue accumulées sur les pistes qui empêchent de voir ce qui se passe sous la voiture. Pas évident, on en croise un ou deux de fermés, un qui avait une porte trop basse pour faire entrer la voiture – et qui refuse de travailler dehors. Finalement on en trouve un qui a une porte 5mm plus haute qui notre tente de toit.. et on repart avec une carrosserie shampouinée et brillante.
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On se renseigne également pour trouver un mécano compétent. Il se trouve que à coté du guesthouse un Japonais a ouvert un atelier. Il a l’air correct et en plus il parle 2-3 mots d’anglais. Il a un peu de taf encore, mais on prend rendez-vous pour « plus tard ». En attendent, on démonte la moitié des banquettes et des parois pour sortir le tableau électrique et réparer les pannes électriques intermittentes qu’on a depuis quelques jours. En fait ce sont les interrupteurs qui sont corrodés et qui ne se ferment plus… apparemment, le matériel de marine ne supporte pas la poussière et les vibrations. Impossible de trouver du matériel de ce genre ici, donc j’arrose de dégrippant, je remonte et Insh Allah.
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Bien sûr on sort aussi de notre ghetto, on prend le bus pour aller faire un peu de tourisme en ville. La réception de la guesthouse nous donne des numéros de bus foireux pour se rendre en ville (à peu prés tous les renseignements qu’ils nous ont donnés étaient foireux). On en prend un au jugé et il nous amène tout près de la place centrale. On se fait prendre en photo par des Japs devant le monument à Genghis, comme toute le monde. Je me souviens d’avoir passé presque une semaine ici il y a dix ans quand j’étais venu à moto. Mes souvenirs sont un peu flous, mais clairement la ville a complètement changé depuis. Ca ressemblait alors à une petite ville de province, alors que maintenant c’est plus proche d’une capitale asiatique : des buildings en verre, des 4×4 de luxe en pagaille, des pizzerias et des bars à espresso.. et un magasin Vuitton pour Cilou !
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2 jours plus tard, donc, j’amène la voiture dans l’atelier du Japonais (ça passe tout juste en hauteur avec deux gars sur le pare-choc avant) et on commence par démonter les moyeux libres : de l’eau s’est introduite dedans, ça commençait à rouiller et les joints sont tous moisis. Le mécano part à la recherche de joints dans Oulan-Bator, ça lui prend quelques heures à cause la circulation mais aussi parce que les modèles de HZJ importés ici ont des moyeux automatiques. Finalement il revient avec la moitié des pièces – on remontera les autres à la pâte à joint. Plus inquiétant, de l’eau a pénétré derrière les joints du pont, donc on décide de le vidanger, heureusement il a de la bonne huile pour ça. Il travaille très proprement, à la Japonaise, en surveillant son ouvrier-apprenti Mongol. Par contre, c’est un quiche au poste à souder et il fait des cordons vraiment dégueulasses sur la patte de la galerie qu’il fallait renforcer (mais force est de constater que ça a l’air de tenir deux semaines plus tard).
 
 

 
Pendant ce temps, Cécile apprend à la fille hollandaise à faire un gâteau à la cocotte (voir son post à ce sujet). Coïncidence, c’est à ce moment qu’on tombe en panne de la première bouteille de gaz. Quelle synchro ! on change pour la deuxième bouteille qu’on transporte sur le toit. La bonne nouvelle, c’est qu’on a utilisé la moitié de notre gaz pour les deux tiers du voyage, donc on est à l’aise pour la suite. La mauvaise, c’est qu’après avoir cherché pendant toute une après-midi, on a échoué à la faire remplir sur place. Les Mongols n’aiment pas trop notre petite bouteille de 4kg avec un embout spécial pour détendeur particulier, même quand je leur montre l’adaptateur. On essayera ailleurs, peut-être dans une plus petite ville on trouvera un gazier qui voudra bien connecter notre bouteille et la remplir. Ou alors en Russie, ou au Kirghizstan.
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Donc c’est après quatre nuits dans ce parking qu’on peut enfin repartir plein Sud, en direction du Gobi. On décide de faire l’impasse sur l’Est du pays, qui demanderait pas mal de temps, alors que l’été arrive à sa fin. On enquille donc une bonne route goudronnée qui nous mène aux portes du désert, 650 km plus loin.
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