Bouzloudja, une relique post-apocalyptique

  22 mai 2017

Grandeur et décadence du régime communiste.

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OVNI, soucoupe volante ? Non, ce bâtiment monumental de béton délabré est en fait un monument en l’honneur des héros fondateurs du parti communiste bulgare. Inaugurée en 1981, après 7 ans de travaux, elle n’a servi que 9 ans jusqu’à la chute du régime communiste en 1989.

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Ce bâtiment fastueux de plus de 500 m2, emblématique de la réussite du socialisme, contenait de grandioses fresques de mosaïque représentant les héros du communisme : Marx, Lénine, Engel. La toiture était recouverte de cuivre (aujourd’hui pillé) et une immense étoile rouge de verre ornait le sommet de la tour. Il s’agissait certainement de rivaliser avec les autres constructions soviétiques en particulier celle des Russes.

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Pour sa construction le sommet de la montagne a été arasé sur plusieurs mètres. 5000 ouvriers « volontaires » ont travaillé sur le site et l’équivalent de plusieurs dizaines de millions de dollars furent dépensés pour sa construction, à un moment où le pays crevait de faim. Le bâtiment fut construit sur un site hautement symbolique puisque c’est là qu’eu lieu, à la fin du 19eme siècle, la dernière bataille entre les Turcs et les Bulgares et c’est sur cette même colline que les socialistes se réunirent quelques années plus tard en secret pour organiser le mouvement révolutionnaire. Ce qui nous semble curieux, c’est que ce site est complètement isolé dans la campagne bulgare. A-t-il été souvent utilisé ? ou bien est-ce que c’était simplement une construction destinée à frapper les esprits ?

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Aujourd’hui, le gouvernement bulgare ne sait plus quoi faire de ce bâtiment qui menace de s’écrouler et dont la réhabilitation couterait des millions d’euros, trop cher pour un des pays les plus pauvres d’Europe. Pour s’en débarrasser, il l’a donné au Parti socialiste de Bulgarie qui rassemble les derniers communistes du pays. Celui ci ne sait pas bien quoi faire de ce cadeau empoisonné et pour l’instant, faute de repreneur, le laisse à l’abandon, après avoir condamné les entrées pour empêcher les accidents. C’est devenu le paradis du street-art et une curiosité touristique à ne pas manquer.

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