Welcome to my country

  2 juillet 2017

On l’a déjà dit mais on voudrait y revenir : nous sommes touchés tous les jours par l’hospitalité et la gentillesse des Iraniens. Dans quel autre pays les situations suivantes peuvent-elles bien se produire ?

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Quand on s’installe pour le bivouac dans un champ, le paysan arrive à moto et nous propose d’aller dormir chez lui. (La dernière fois que nous étions en Autriche et que nous avons demandé s’il était possible de dormir dans un champ on nous a dit de dégager et d’aller à l’hôtel…). Il y a quelques jours, on s’arrête en ville et on demande à un marchand d’épices où est-ce qu’on peut trouver un kebab. Il ferme aussitôt sa boutique (après nous avoir donné un sac d’épices), appelle un copain qui prend sa voiture et nous emmène au resto, il mange avec nous et insiste pour payer la note (on arrive quand même à avoir le dessus et à l’inviter), puis nous emmène chez lui boire le thé et écouter de la musique. Lorsqu’on s’installe pour piqueniquer dans un parc, les voisins, remarquant facilement que nous sommes étrangers, viennent nous offrir des brochettes ou des fruits. Une autre fois, on bivouaque près d’un sentier de randonnée, des promeneurs s’arrêtent pour nous offrir de partager leur lunch. Dans le nord du pays, on explore une petite piste au fin fond des montagnes qui finit en cul de sac, on doit manœuvrer pour se croiser, on s’arrête … et on passe l’après-midi invités par les locaux qui nous offrent à manger, à boire, nous donnent des cerises, nous emmènent visiter une cascade, etc… on pourrait rester là plusieurs jours !

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L’autre matin, on visite un château en ruines, en cours de fouille par les archéologues qui ne parlent pas anglais : ils appellent un copain au téléphone pour qu’ils nous donnent des explications. On pourrait multiplier ces exemples encore et encore… Quand on demande notre chemin, presque toujours les gens insistent pour nous accompagner et nous aider. Si on veut acheter un pain, on nous l’offre très souvent. Si on en paye un, on nous en donne un second. On repart de chez le gens avec des cadeaux : des petits bijoux, des fruits, etc. et après une séance obligatoire de selfies et d’échanges d’adresses Instagram. Les Iraniens ont sincèrement le soucis de l’autre, et en particulier de l’étranger. On se souvient encore de la période du Ramadan pendant laquelle ceux qui jeunaient nous proposait de nous préparer à manger à midi de peur qu’on meure de faim.

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Parfois c’est même trop : avant-hier on a installé le bivouac dans un fond de rivière à sec, près d’une berge un peu haute pour être à l’ombre le matin, et vers minuit on est réveillés par un gars qui nous met en garde : « Danger, Mister ! water ! stone !… » heu… OK mais là ça risque rien il ne tombe pas une goutte d’eau de l’été ! On peut se rendormir, siouplait ?

Les Iraniens sont toujours souriants, nous saluent, « Welcome to Iran », viennent à notre rencontre et demandent ce qu’on pense d’eux et de leur pays. Ils sont inquiets de l’image négative que donnent les médias, et rassurés quand on leur dit qu’on fait bien la différence entre musulmans et terroristes. C’est un peuple pacifique. Comme disait une Iranienne, peu importe la religion, nous sommes avant tout des êtres humains. Malgré ça, il y a des affiches peu tolérantes, comme celle-ci, qui indique mort aux US… Mais elles reflètent avant tout la propagande du gouvernement et non l’opinion du peuple (dans son immense majorité).

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Même les rapports entre les automobilistes, malgré leur conduite sportive, sont bienveillants. Il faut savoir que la distance de sécurité habituelle entre deux véhicules est d’environ 10 cm. Bon, on est un peu habitués à Marseille à rouler en milieu hostile, mais ici cela prend une autre dimension. On klaxonne non pas par agressivité mais pour se signaler, car souvent les conducteurs débouchent sur une route sans trop se préoccuper des autres, ou le plus souvent pour se saluer. Il arrive souvent qu’on se fasse doubler, à grand cris de « Welcome » et de klaxon, puis que le conducteur ralentisse pour qu’on puisse à nouveau le doubler et faire quelques photos par les fenêtre.

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Notez toutefois que la politesse veut que l’on refuse la première invitation - et même la deuxième - et ce n’est que si la personne insiste vraiment qu’il faut accepter, ce qui est parfois mal compris par les touristes. On en trouve même qui se targuent de pouvoir voyager en Iran quasiment gratuitement en se faisant systématiquement inviter à manger et à dormir. C’est un grossier abus de la politesse et la gentillesse extrême des Iraniens qui ne doit pas être encouragé. Mais il faut bien dire qu’il est parfois très difficile de refuser une invitation ou de parvenir à payer sa part ou la note totale !

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Les amitiés ne sont pas de façade et vont au-delà de la polistesse. Lors de son premier voyage en Iran, il y a 7 ans, Laurent avait rencontré Arash et passé quelques jours avec lui à Shiraz. Nous sommes restés en contact grâce aux réseaux sociaux et lorsqu’on lui a annoncé qu’on revenait en Iran il s’est empressé de nous inviter à passer quelques jours chez lui. Parlant l’anglais, il nous a fait découvrir sa culture.

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Au total, notre grand regret est ne pas pouvoir plus communiquer car en dehors des grandes villes peu d’Iraniens parlent anglais, et nous ne comprenons pas le farsi.