P comme Persépolis … et comme Piscine !

  17 juin 2017

Le site de Persépolis est magnifique, surtout que comme c’est la morte saison, nous l’avons pratiquement pour nous tous seuls. On se fait copain-copain avec les gardiens et on peut visiter les ruines au coucher du soleil et y retourner tôt le lendemain matin avec le même billet.

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Persépolis c’est l’ancienne capitale de la Perse achéménide, fondée en 521 av. J.-C par Darius 1er et brulée par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C. On ne sait pas trop si ce dernier a donné l’ordre de brûler les palais pour se venger ou parce qu’il était complètement bourré au lendemain de sa victoire. Et donc malheureusement il ne reste que des ruines de ce que furent les palais fastueux dont les Perses sont si fiers. Les fresques qui ont été préservées sont de toute beauté, impressionnante par la modernité des dessins. Et les quelques colonnes encore debout permettent d’imaginer le luxe des palais, qui devaient être peints comme en témoignent les restes de pigments retrouvés dans les ruines. Dire que le pays a failli perdre tout cela au lendemain de la Révolution lorsque les barbus ont voulu passer les ruines au bulldozer pour éradiquer les vestiges de culture pré islamique. Heureusement que l’opposition a été assez forte pour s’opposer à eux.

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Avant Persépolis, la capitale était Pasargades située à 40 km de là mais dont il ne reste pas grand-chose en dehors de la tombe de Darius.

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Nous tentons de relier Pasargades à Persépolis par des pistes pour éviter la route principale mais c’est l’échec complet : les pistes remontent de jolies vallées mais se terminent dans d’anciens campements de nomades sans traverser la montagne.

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On se fait repérer par les nomades qui nous rejoignent à moto, en se demandant ce qu’on fabrique par là. Ils nous raccompagnent à leur campement et comme toujours, on est chaleureusement accueillis et invités à boire le thé.

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Cette fois les hommes font une entorse au Ramadan et boivent avec nous. Les femmes n’ont pas les mêmes tenues que les Iraniennes des villages et des villes. Elles portent des robes très colorés, des bijoux, des fichus transparents qui mettent en valeur leurs longs cheveux.

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On rejoint ensuite Shiraz, la capitale du vin (avant la Révolution…), pour retrouver Aria, un motard que Laurent avait rencontré ici il y a 7 ans (les prénoms ont été remplacé, au cas où ce billet de blog tomberait dans de mauvaises mains). Aria a monté un business de vente de voitures radio-commandées et d’hoverboards. Il est issu d’une riche famille, a fait des études dans des domaines variés, mais il doit se débrouiller seul et travaille comme un fou pour développer son activité sur internet. Avec sa femme Mina, ils nous font découvrir un autre visage de l’Iran, celui des familles de la classe moyenne supérieure. Leur appartement étant rempli de boîtes de jouets et gadgets, ils nous installent dans uen dépendance d’un ami richissime. C’est un grand terrain à la limite de la ville sur lequel il y a 2 cabanons, un pour les invités et un autre pour Mister Ali le gardien. Le lieu sert aux amis des amis qui se retrouvent là pour faire la fête. Et, ô miracle… il y a une piscine ! La piscine – enfin le bassin - est vide quand on arrive mais Mister Ali, le gardien, la remplit pour nous. Il n’y a pas de système de filtre. On rajoute de l’eau tous les jours et quand elle est sale, on la change. On ne se pose pas trop de problème d’écologie par ici, alors que la rivière qui traverse Shiraz est à sec la majeur partie de l’année. Bon, le problème avec cette méthode est que l’eau n’a pas le temps de chauffer et qu’elle est relativement froide. Mais on ne va pas se plaindre, il fait plus de 40°C, on est terrassés par la chaleur. Il y a même de l’électricité alors que le propriétaire ne paye pas ses factures car on lui demande une fortune pour quelques ampoules. Pas de problème, Mister Ali s’est débrouillé pour tirer un câble depuis la rue.

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Aria et Mina ne sont pas croyants et désolés d’être notés « musulmans » sur leur carte d’identité. Ils vivent à l’occidentale malgré les restrictions du pays. On enlève le voile dès qu’on est en dehors de l’espace public (avec les amis seulement quand même), on se baigne en maillot, ils regardent les chaines de la TV occidendales avec une antenne satellite (pas vraiment légale), ils boivent de l’alcool acheté au marché noir (le RDV pour le deal est à la mosquée, ah, ah !), bref, une vie normale quoi. Leur voiture a les vitres teintées, comme ça on est à l’abri des regards de la police des mœurs et on peut enlever le voile à l’intérieur. Aria a été verbalisé pour avoir teint les vitres avant, il a gardé le PV et le sort à chaque fois que la police l’arrête en disant qu’il a déjà une amende et qu’il payera plus tard. Mina rêve d’être mannequin pour Victoria Secret. Lorsqu’on sort, elle met le voile en me disant « désolée, on est obligées, on est en prison ici ». On leur pose des questions sur ce qu’ils risquent en transgressant les règles. Pour le voile : une interpellation par la police des mœurs, une amende, éventuellement la prison si récidive mais c’est excessivement rare. Pour l’alcool ou la drogue : la prison si on se fait attraper en consommant, la peine de mort pour les gros dealers.

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Ils nous emmènent visiter la ville mais tout est au ralenti à cause de la chaleur et du Ramadan. On traine dans un grand centre commercial : peu de différence avec ceux de chez nous sauf qu’il y a plus de magasins pour hommes que pour femmes ! La population n’est clairement pas la même, ici les voiles des femmes sont plus colorés et tombent très souvent ! On va faire un tour de kart, du tir à la carabine à air comprimé et des courses de voitures télécommandées, les filles se font les ongles au bord de la piscine. Ils nous font découvrir un bon resto, sinon c’est kebab dans le jardin au bord de la piscine.

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Si on veut continuer notre périple, il va falloir qu’on quitte ce petit paradis mais ça va être difficile…