Back to the USSR

  17 juillet 2017

La sortie d’Iran se passe plus calmement mais plus lentement que l’entrée dans le pays. Nous sommes les seuls à traverser la frontière mais cela prend quand même 2 heures, à attendre que les fonctionnaires se reveillent.

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Comme c’est vendredi, donc week-end, les choses tournent au ralenti. Passé le pont qui sépare l’Iran de l’Arménie, on entre dans un autre monde, mais un monde étrangement familier pour nous qui avons parcouru les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale l’an dernier. Les Ladas, les bâtiments abandonnés, la vodka.. bien entendu, on s’arrête au premier café rencontré et on se retrouve attablés devant une petite bière, au bord d’une rivière, musique à fond (ce qui est interdit en Iran), et en short en short et tee-shirt… sans voile bien évidemment ! Ouf ! La vallée de l’Arax (la rivière qui sépare les deux pays) est magnifique mais ce qui nous frappe est l’état de délabrement des constructions et en particulier les restes de la voie ferrée abandonnée à la suite de la chute de l’URSS, de l’indépendance de l’Arménie et de la guerre avec l’Azerbaïdjan.

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On prend une route très montagneuse qui remonte vers le nord, très peu fréquentée, et on attaque une grosse série… de visites de monastères! Tout d’abord un petit dans la forêt, pas très connu mais où on est bien accueillis par un curé qui parle un peu anglais. Puis, perché dans la montagne sur le rebord d’une coulée de lave volcanique, le monastère de Tatev, un des plus célèbres d’Arménie. C’est samedi, donc encore le week-end, et donc les touristes nombreux. Le monastère est aujourd’hui atteignable par un long téléphérique, le plus long du monde parait-il, mais nous, nous y arrivons par une piste pourrie - encore une caractéristique familière de l’ex-URSS.

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Le temps est nuageux mais la météo prévoit du beau pour le lendemain, on cherche donc un coin de bivouac à proximité pour pouvoir revenir faire quelques photos. On part dans les champs et on se trouve nez à nez avec deux tracteurs et trois paysans. Comme il faut manoeuvrer pour se croiser, on a le temps de faire connaissance. C’est la fin de leur journée (mais il n’est que 4h), on attaque le pique nique et l’apéro. Impossible de se défiler, on enchaine les toasts à la vodka. Ils en ont apporté 3 litres dans des bouteille de coca. C’est leur production perso, distillée à base de poires. On communique avec Google Translate. On leur explique qu’on n’a plus l’habitude des alcool forts, surtout après un mois et demi en Iran… pas de problème ils nous sortent de la bière! Finalement on arrive à s’extirper du traquenard et on repart sans mal mais Cécile prend quand même le volant vue qu’elle a profité de sa condition féminine pour éviter les toasts de vodka.

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Le lendemain, nous profitons d’une source d’eau chaude au fond d’un canyon pour nous laver. On y arrive tôt le matin, avant les touristes du dimanche. Puis on va visiter le Stonehenge de l’Arménie, une série de grosses pierres dressées et percées. C’est peut-être un ancien calendrier solaire… on ne sait pas trop.

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Puis, on poursuit notre série de monastères, et on termine par une seconde source chaude. Alors qu’on étaient seuls dans la nature le matin, ici on est dans les ruines d’un ancien sanatorium soviétique. Il ne reste que deux bassins : le premier est consacré aux poubelles et le second à la baignade. Il est occupé à notre arrivée par trois jeunes venus faire la fête et avec qui on partage une bière. Puis arrivent plusieurs familles et des flopées de minots en folie. C’est le moment de repartir dans un petit coin de nature.

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On grimpe dans la montagne à 3300 m d’altitude jusqu’à un beau lac glaciaire installé au fond d’un ancien cratère. Le site est connu pour ses pétroglyphes, datant peut-être de l’Age du Bronze et dessinés sur les roches noires polies par les anciens glaciers. Les dessins, assez frustres, représentent essentiellement des mouflons, des personnages aux grandes mains et des serpents. S’agit-il de véritables oeuvres chamanistes comme l’écrivent certains ou de graffits fait par les bergers morts d’ennui…? On peut se poser la question.

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Il fait trop froid pour dormir ici, nous redescendons dans la vallée, à 2000 m d’altitude. Demain, cap sur le Haut Karabagh, un de ces pays auto-proclamés, issus de l’éclatement de l’URSS, mais non reconnu par la plupart des pays. Selon l’ONU le Haut Karabagh fait partie de l’Azerbaïdjan. Mais comme l’Azerbaïdjan a perdu cette province lors de la guerre contre l’Arménie, le Haut Karabagh a maintenant tous les attributs d’un état indépendant, quoique fortement lié à l’Arménie : ils on en commun la langue et la religion, bien sûr, mais aussi la monnaie, le dram arménien.