Un des sites phares du Tadjikistan est le lac Karakul au nord du pays. Karakul signifie « lac noir ». Ce lac immense a forme de papillon. Les rivières et torrents qui s’y jettent n’en ressortent pas, et l’eau du lac est salée.

En observant les images satellites, les chercheurs se sont rendus compte que le lac occupe une dépression circulaire qui fait penser à un cratère de météorite. Un scoop ! Avec un diamètre de plus de 50 km, celui-ci serait parmi les plus grands connus à la surface de la Terre. Situé à 4000m sur le plateau des Pamir, ce serait le plus haut en altitude ! En terme d’âge, l’impact serait forcément postérieur à la formation du massif montagneux, c’est-à-dire à la collision de l’Asie et de l’Inde, donc moins de 50 millions d’années.

Mais tout cela reste à prouver car pour d’autres chercheurs, le lac est simplement installé dans une dépression tectonique. Faute de preuves indiscutables, le mystère de l’origine du lac reste donc entier. En ce moment même, une expédition de géologues parisiens est en train de prélever des échantillons de roches sur une île au milieu du lac pour tenter de résoudre la controverse. Si on les avait rencontrés on aurait pu essayer de négocier une petite balade en bateau, mais dommage, on s’est ratés.

Quelle que soit sa genèse, le lac est splendide. Les berges sont désertes. L’orage approche, un arc en ciel magnifique se forme, parfait pour la photo kitch du jour !

Dans le passé, lorsque les glaciers étaient plus étendus, le niveau du lac était beaucoup plus haut. Puis, le niveau de l’eau a baissé au cours du temps. Des plages abandonnées subsistent sur les rives. Nous suivons ces cordons de sables et de graviers pour ne pas nous enliser dans les marécages et installons notre bivouac en hauteur, au bord d’une ancienne falaise, pour profiter au maximum des vues sur les montagnes enneigées. Encore une fois les notions de géomorphologie sont bien utiles au quotidien pour ne pas s’embourber et profiter des plus beaux points de vue !