Comme dans les autres pays de l’ex URSS, il règne comme une drôle d’ambiance dans les sites abandonnés par les Russes au Tadjikistan. Nous en croisons plusieurs, en particulier, un ancien observatoire près de Murghab, dans l’est des Pamirs. L’endroit était particulièrement bien choisi, avec une vue sur la Chine et le Muztagh Ata fabuleuse. Le temps est dégagé, mais le vent glacé est impressionnant.

Nous bivouaquons un peu plus bas, au milieu des anciens bâtiments d’habitation, des carcasses de camions et des chenillettes abandonnées. Visiblement les maisons sont encore utilisées par les chasseurs, l’endroit n’est pas complètement abandonné.

Le long de la vallée du Wakhan, près du lac Zorkul, nous tombons par hasard sur un ancien poste de douane ou de surveillance militaire de la frontière afghane. On est ici au cœur des montagnes, seule la rivière sépare le Tadjikistan de l’Afghanistan, une frontière naturelle, sans barrière ni barbelés. Aujourd’hui ces régions sont complètement désertes, ce n’est plus la peine de surveiller quoi que ce soit. Les trafiquants afghans qui veulent transférer leur came au Tadjikistan franchissent la rivière plus en aval, dans des régions plus accessibles.

Ici il n’y a donc plus personne. Seuls quelques chameaux se baladent encore. D’anciens cimetières sont posés sur les buttes de moraines qui dominent la vallée.

La route principale qui traverse le massif du Pamir est encore bordée par endroits d’une belle clôture de barbelés. Là encore, c’est un vieux reste soviétique, au moment où les Russes surveillaient de près la frontière avec la Chine. Ils avaient construit des kilomètres de clôtures et de chemins de surveillance, bien que la frontière chinoise soit à plus de 50 km de là.

Parfois on se demande si les bâtiments sont encore occupés, difficile à dire. En tout cas, nous ne nous risquerons pas à utiliser les toilettes ci-dessous suspendues au-dessus du vide !