Boukhara

  17 août 2016

Petite pause bien méritée au bord d’un lac entre Samarcande et Boukhara : l’eau est bleu, chaude, propre, on se croirait en Grèce ! Le bord du lac est en train d’être aménagé pour des résidences secondaires et le tourisme, mais rien n’est encore organisé. On est encore en compagnie des ânes !

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La route vers Boukhara traverse des champs de cotons, des villages aux jardins potagers bien fournis. C’est la saison des melons et des pastèques, on se demande comment les vendeurs vont faire pour écouler leurs stocks monumentaux.

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Les paysages n’ont certainement rien à voir avec ceux que traversaient les caravanes sur la route de la Soie. Le désert est aujourd’hui jardiné, champs de cotons, de blé, de melons, de tournesol ou de raisin. L’eau des Pamir, qui coule dans l’Amou-Darya, sert à irriguer le désert.

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Boukhara est une plus petite ville que Samarcande, on peut facilement circuler à pied dans le centre-ville ancien. Les touristes sont rares, il fait trop chaud, c’est la saison morte. Nous, cela nous va bien. Comme à Samarcande, les anciennes médersas sont occupées par les vendeurs de souvenirs qui sont un peu plus entreprenants ici.

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Ici aussi l’ambiance est aseptisée, les rues sont propres, la ville prospère, quoique moins moderne et clinquante que Samarcande. Les monuments historiques sont bien entretenus, tous refaits ou presque. On décide d’aller admirer la vue sur la ville depuis l’Arche, la citadelle qui était autrefois la demeure des Khans – chefs cruels et sanguinaires de l’émirat. On paie pour entrer dans la citadelle où il n’a rien d’intéressant à voir ou presque et pour la traverser et avoir la vue… ben, c’est réservé aux archéologues, mais si vous voulez, pour 10€/pers on peut s’arranger… non ? bon 5 € alors ?… chacun a son petit business. Pas question de rentrer dans ce jeu, on laisse tomber et on va se balader ailleurs.

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Le « minaret de la Mort », un des plus hauts d’Asie centrale, est magnifique. C’est de là-haut qu’on jetait les criminels condamnés à mort et les femmes infidèles…

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Le soir, la chaleur est étouffante mais heureusement il y a un plan d’eau avec des jets qui rafraichissent bien l’atmosphère. C’est un des seuls plans d’eau qui a été conservé par les Russes lorsqu’ils ont restauré et assaini la ville. En effet, de nombreuses maladies se développaient dans les bassins et les canaux. La majorité des habitants étaient atteints de fièvres diverses et variées, 90% d’entre eux avaient la syphilis, un grand nombre avaient aussi le palud et le ver de Guinée, un ver qui se développe sous la peau. Ella Maillard dans les années 1930 décrit une ville très pauvre, extrêmement sale et insalubre. Elle raconte que les barbiers arrivaient à attraper une extrémité de ce fameux ver et à l’enrouler autour d’une allumette, très délicatement pour ne pas le casser ; et chaque jour, ils faisaient quelques tours d’allumette… De nos jours, des bistrots ont envahi la place et il faut réserver sa table à l’avance pour pouvoir y manger car l’endroit est très prisé des touristes - ouzbèkes pour la plupart - qui apprécient les talents du chanteur qui s’époumonne en noyant les conversations.

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Même si les Russes sont responsables de désastres écologiques, il faut reconnaître qu’ils ont aussi contribué à développer ces régions. Le progrès a parfois du bon : bière fraiche en terrasse et plus besoin d’allumette pour enrouler les vers !

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