Vallée de la Bartang, une des plus belles vallées du Tadjikistan

  3 août 2016

Certainement une des plus belles vallées du Pamir, la Bartang n’est accessible qu’en été et encore lorsque la hauteur de l’eau n’est pas trop importante, c’est-à-dire au début de l’été, avant que la fonte des glaciers ne fasse trop gonfler la rivière. L’aval de la vallée est très vert. La route longe de près le lit de la rivière. Les eaux sont tumultueuses, de couleur marron-gris, d’aspect visqueux… beurk, elles ne donnent pas vraiment envie de prendre un bain! et pourtant ce sont elles qui permettent la vie dans la vallée. Les eaux des torrents et des sources sont toutes canalisées et irriguent de toutes petites parcelles agricoles. Les jardins sont très soignés : blé, courges, concombres, patates, tabac, tomates (encore vertes). Les abricotiers croulent sous les fruits. normal

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On est au milieu de l’été et le niveau de la rivière est déjà très haut. La route est partiellement inondée par endroits. On s’arrête dans un petit village et on est comme toujours invités à boire le thé. Au moment de partir, les locaux nous appellent… wait, wait ! Ils nous font comprendre que 3 gars veulent aller à un autre village et que ce serait sympa de les emmener. Pas de problème, on est si souvent accueillis et invités par les locaux qu’on est contents de pouvoir faire plaisir et de rendre service à notre tour. Leur village de destination est soit disant à 2 ou 3 heures d’ici. En fait, c’est beaucoup plus loin (7 ou 8 heures de route). Nous bivouaquons en route, car pour nous pas question de rouler de nuit sur les pistes pourries. Pas de problème, nos auto-stoppeurs se font héberger pour la nuit pendant que nous déplions la tente sous les abricotiers. Ils nous aideront à repérer les mauvais passages sur la route inondée en se mettant à l’eau (ouf, pour une fois, ce n’est pas moi qui m’y colle !).

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Deux villages de cette vallée ont été ravagés par un tremblement de terre qui a eu lieu en décembre dernier. Les maisons sont en ruine ou très fissurées, les travaux de reconstruction sont en cours, soutenus par l’aide internationale qui a fourni des yourtes et des tentes pour reloger les habitants. Pour certains villages, cette aide est l’occasion d’améliorer les conditions de vie, d’installer des points d’eau potable et des panneaux solaires. En plus du séisme, certains villages ont en plus été touchés par des coulées de boue… les conditions de vie sont rudes par ici !

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Les traces du tremblement de terre sont bien visibles : la piste contourne de gros blocs éboulés et traverse des éboulis récents. Au-dessus de nos têtes, les versants apparaissent très instables, faut pas trainer par ici ! C’est dans cette vallée que se situe l’épée de Damoclès du Tadjikistan : le célèbre lac Sarez, formé en arrière d’un glissement de terrain déclenché par un fort séisme en 1911. A priori le glissement de terrain qui barre le lac est à peu près stabilisé, mais en cas de tremblement de terre, il peut lâcher et provoquer une catastrophe en aval. Nous ne le visitons pas car le permis nécessaire pour y accéder est très cher.

On s’arrête dans le petit village de Gudara où se trouve un « shrine » (autel) important. Ce lieu de vénération se situe au pied d’un énorme genévrier qui doit être extrêmement vieux. Incroyable de trouver un tel arbre ici alors qu’il n’y en a pas d’autre à des kilomètres à la ronde ! Les versants sont pelés et le long des ruisseaux et rivières ce ne sont que des saules et des peupliers qui poussent. Ce genévrier est un véritable fossile vivant, une relique de la végétation qui devait exister avant que les chèvres ne fassent des ravages. Les locaux nous racontent qu’il existe 3 genévriers (les 2 autres étant plus petits), alignés à 500m les uns des autres. La légende dit que le prophète Ali a planté des bâtons tous les 500m, et que lorsque ces bâtons ont verdi, des villages se sont alors installés autour des arbres. L’idée de planter une tarière dans le tronc de cet arbre pour connaître son âge me démange évidemment, mais pas question de profaner un tel lieu. Le mystère restera entier.

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La piste devient de plus en plus étroite et de moins en moins fréquentée vers l’amont de la vallée. Nous devons traverser à gué des affluents d’eau marron foncé peu engageants. On se fait mitrailler de cailloux quand on (enfin Cilou) tente une reconnaissance à pied. Finalement ça passe bien mais on est quand même un peu stressés. La sortie de la vallée se fait sur une piste très aérienne et déversante, impressionnante mais ça passe bien.

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